AXA, l'assureur hésite à rendre les armesAmnesty s'oppose depuis juin 2006 au groupe financier qui investit dans les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions. Axa invoque l'intérêt du client et... les droits de la Personne Humaine.
L'O.N.G. Belge NETWERK VLAENDEREN avait levé le voile en 2005 ; AXA investit, directement ou indirectement, dans des entreprises productrices de mines antipersonnel et de bombes à sous-munitions. Depuis juin 2006, Amnesty International (A.I.) tente d'infléchir cette politique..
Or, situation tristement ironique :
A.I et Handicap International étaient assurés par... AXA. Les deux ONG ont donc résilés leur contrat au 1er mars 2007.
Contraint au dialogue, le groupe AXA, qui se présente comme le leader mondial de la protection .... financière !, a pris les engagements les moins satisfaisants par rapport aux quatre autres entreprises épinglées par l'O.N.G. belge : DEXIA, FORTIS, ING-Assurances, KBC). Certes, il a décidé de ne plus investir dans les mines antipersonnel pour compte propre en 2006 - c'est à dire les investissements qu'AXA effectue avec ses propres fonds. A.I souhaite que la même règle soit appliquée aux investissements pour compte de tiers, c'est à dire pour les produits financiers proposés aux clients : portefeuilles d'actions, sicav, etc....
Quant aux bombes à sous-munitions (BASM), rien n'est prévu car ce système d'armement n'est pas illégal !
Mais AXA a pris acte de la décision finale de la Conférence d'OSLO du 23 février 2007, au cours de laquelle 46 Etats - dont la France -, se sont engagés à l'élaboration d'un traité les interdisants d'ici la fin 2008 et "
poursuit l'analyse du dossier". Une réflexion sans doute difficile à mener car, selon NETWERK VLAADEREN, AXA aurait investi en 2006, 5,5 milliards de dollars dans pas moins de 13 compagnies fabriquant des BASM.
Enfin, quelle que soit la destination des investissements gérés pour compte de tiers, ils ne devraient pas cesser, car "
l'intérêt [des] clients" prévaut.
Les deux parties en présence ont développé un argumentaire bien rôdé.
Selon A.I, les BASM violelent le droit international humanitaire. Dispersées par voie aérienne ou terreste sur de larges surfaces, certaines n'explosent pas à l'impact et constituent une menace comparable à celle des mines antipersonnel. Cette straétgie s'appuie sur la COnvention d'OTTAWA, signée en 1997 par 155 Etats, dont la France, qui interdit la fabrication et le commerce desmines antipersonnel proprement dites.
Mais ce "
dans les pays signataires", comme ne manque pas de le relever AXA.
QUestion tactique toujours, le groupe n'a pas froid aux yeux, soulignant que "
les entreprises de défense sont nécessaire au soutien de la démocratie et de la défense des doites de la personne humaine"
et affirme son attachement à la D.U.D.H. du 10/12/1948.
Afin que ce discours
d'entreprise responsable colle un peu plus à la réalité, A.I et Handicap International ont donc décidé d'en appeler à la mobilisation de l'opinion publique au moyen de cartes-pétitions et d'une campagne sur internet.
Source : Article de "La Chronique" (Revue d'Amnesty International), Juin 2007, page 5
voilà, comme ça, maintenant vous savez vraiment tout ......
bon.......café...............